les années 30 : publication du Syndicat d’initiative
vues aériennes
1 – la route de Saint Gengoux a 2 trajets : au niveau de la Charité, un passage à niveau et un passage sous la voie
2 – même remarque pour la nationale 6 à la sortie nord
3 – le stade nord n’a pas encore de tribunes
Le projet de déviation de la route nationale 6 est envisagé dans les années 20 et sera réalisé juste avant la seconde guerre.
La percée de la rue de l’hôpital n’est pas encore faite (1- Hôtel de ville 2 Hôtel Dieu 3 – rue de l’hôpital)
images de la ville
la Saône
UN LIEU DE RENCONTRE ET DE CONVIVIALITE
Janine Rossello
Le dimanche, tout le monde allait au bord de Saône : tous les gens étaient assis sur le parapet. Il n’y avait pas de télé, et nous avions grand plaisir à nous retrouver. C’était un lieu où l’on se demandait des nouvelles, où l’on apprenait tout ce qui concernait les autres : c’étaient des relations de véritable sympathie, presque d’intimité.
Marcel Ragonneau
Le dimanche, c’était le jour de la pêche. Le mari partait d’abord, et sa femme allait le rejoindre pour faire cuire la friture au bord de l’eau. Nous, les enfants, nous avions l’habitude d’aller en bateau comme les jeunes vont au stade maintenant. …Les voisins venaient nous rejoindre : nous étions avec nos petites charrettes, que tiraient les femmes pour revenir, alors qu’ hommes et enfants revenaient en bateau. C’était épatant. ..
Raymond Guigon et Roger Lécuelle
Les hivers étaient plus rudes que maintenant, et il arrivait souvent que la Saône gèle : alors nous allions patiner. ..Nous allions aussi dans les creux de Lacrost.
Les gens se répartissaient en couches sociales : les ouvriers allaient d’un côté, les « bourgeois » de l’autre – mais la glace était noire de monde !
En 1929, le gel était tellement important qu’un char à boeufs avait traversé la rivière. ..
Paul Robin
D’abord, la vie de la Saône était beaucoup plus intense que maintenant. Un service régulier était assuré, trois fois par semaine, par un bateau à « aube » , le «Parisien ». Il assurait le transport des marchandises et des voyageurs. Son point d’attache était un hangar flottant, le « Ponton », où s’effectuaient l’embarquement des voyageurs, le chargement des marchandises, et qui servait également d ‘entrepôt.
Les chemins de fer n’avaient pas encore atteint le développement et la régularité que nous leur connaissons et la voie d’eau était très utilisée pour les transports pondéraux. On voyait des trains de bois descendre la rivière dirigés par deux hommes qui les manoeuvraient avec de longues perches. De nombreuses péniches montaient et descendaient la rivière, halées, les unes par les chevaux ou des mulets, les autres par des hommes. Les mariniers s’arrêtaient à la « Pêcherie » au milieu des pêcheurs. Ils y retrouvaient la communauté des gens unis par une vie entièrement consacrée à la rivière et à ses ressources : communauté entièrement fermée au reste de la population.
L’activité de la batellerie amenait un grand mouvement dans le Port de Tournus dont le tonnage dépassait celui d’ Ajaccio. C’était le port de la Bresse Louhannaise. Là se déchargeaient les grains destinés à
l’élevage de la volaille, les matériaux de construction, le charbon, les engrais. La féculerie y recevait le manioc destiné à entretenir son activité entre les campagnes de pommes de terre.
La manutention des marchandises se faisait naturellement à dos d’hommes. Des passerelles de planches, supportées par des tréteaux, servaient de passerelle pour le trajet aller et retour des débardeurs, fléchissant sous de lourdes charges.
le Parisien
Deux Parisiens naviguaient sur la Saône au XIX ème siècle à partir de 1850. Ils avaient été construits par les frères Cochot, installés à Paris, d’où le nm de leurs bateaux. Le Parisien N°1, long de 55 m, était conçu pour 350 passagers, le N°2, de 67 m, transportait 400 voyageurs. Le nombre de passagers transportés sur les bateaux à vapeur a décru progressivement après la mise en service du chemin de fer de Dijon à Chalon en 1849 et son prolongement vers Lyon en 1856.
Après l’avènement du chemin de fer, les bateaux à aubes furent modifiés pour accueillir 100 passagers et 17 tonnes de frêt.
Les bateaux effectuaient les trajets Chalon Lyon et retour 3 fois par semaine en 10h à la descente et 11 à la remonte, en effectuant une vingtaine de haltes dans les villages, mais aussi parfois en rase campagne.
On pense, sans certitude, que le service a cessé en 1925.
Louis Clerc
Nous, les gosses du quartier, nous attendions toujours avec impatience l’arrivée du Parisien : il accostait à un ponton pour permettre aux voyageurs de descendre, lequel ponton était relié au quai par une planche.
Je me souviens du sucre, qui venait de Chalon. Pendant que le marinier allait boire un coup avec la personne qui venait récupérer la marchandise (en général M. Croati, épicier en gros), nous étions une dizaine à assurer le déchargement, un sac de 5 kg sur chaque épaule.
Jeanne Vasil
Le bateau apportait de Lyon des tubes d’acide carbonique avec lesquels mon oncle faisait de la bière. L’arrivée n’était pas toujours à heures fixes, et on m’envoyait toujours sur le quai pour le guetter.
Pierre Grébert (né en 1924)
Je me rappelle avoir livré avec mon père des chaises pour Lyon : il y avait une sorte de gare avec un homme qui réceptionnait,
les Plattes
Paul Robin
Deux bateaux lavoirs, les « Plattes », encadraient le ponton du Parisien. Les lavandières, au verbe haut, commentaient à longueur de journée les grands évènements de la chronique locale. Le mouvement qui s’organisait autour de ces lavoirs flottants était une cause supplémentaire d’animation.
Les cafés des quais étaient les plus fréquentés de la ville. Tous possédaient une tonnelle ombragée et bien fleurie où l’on venait déguster, selon les goûts, le Beaujolais ou le Viré, auxquels on ajoutait fréquemment une friture.
l’entreprise Rigaud : une entreprise familiale
L’entreprise installée au bord de le la Saône avait des activités diversifiées, toutes liées à la rivière : les bateaux-lavoirs, le transport par péniches, le dragage, la pêche.
Yvette Rigaud, épouse Talmard, est née en 1930. Elle a passé sa petite enfance sur une péniche (voir la page consacrée à la Saône)
le pont à octroi
Paul Robin
Le pont à octroi était considéré comme l’un des plus beaux de la Saône. A chacune de ses extrémités, de chaque côté, se trouvaient des guérites, vestiges conservés du pont de 1838. C’est sur l’une de ces guérites, celle située au Sud – Ouest, que les services de la Saône affichaient les prévisions des crues.
ci-dessus : la Saône gelée en février 1928 . Personnages : Jean Thibert, M. Bordessoul, Emile Rey, Georges Bolliet.
archives Jean et Simone Thibert. Merci à Jacques et Maria Thibert.
le tacot 1907-1939