Le marché à Tournus

LES FOIRES ET MARCHES DE TOURNUS A TRAVERS  LES  SIECLES
d’après Charles Dard (bulletin municipal de 1982)

 LES  FOIRES

Leur origine est plus que millénaire puisqu’une charte de Louis XII en mars 1998 nous apprend qu’à cette date « les deux foires de Tournus sont de grandes anciennetés ». Elles ont fait constamment l’objet des préoccupations des Tournusiens pour en assurer le développement et obtenir une réduction des charges qui incombaient aux commerçants. En effet, aux droits que prélevait le prévôt de l’Abbaye qui en avait la police, s’ajoutaient : la « vertigale », droit d’entrée des marchandises en ville ; le « péage », droit perçu pour leur passage ; la « rêve » et le « haut-passage », imposition perçue sur les vivres et les marchandises à leur sortie de la province ; les « subsides », perçus au nom du roi ou de l’Etat pour subvenir à ses besoins ; le « travers », droit seigneurial de péage ; les « traites foraines », aujourd’hui de douane, les « impositions foraines », destinées à subvenir aux frais de réparations des portes et murailles de la ville, ainsi qu’aux frais de garde et de la garnison ; les « aides », droit perçu sur les boissons (actuellement droit de régie).

Tous ces impôts qui se superposaient gênaient beaucoup les transactions, éloignaient les vendeurs et les acheteurs. Aussi les municipalités successives s’employèrent à demander la diminution et finalement obtinrent l’affranchissement des foires de Tournus par une lettre patente de Charles VIII en date du 15 janvier 1496.

Primitivement fixées à deux par an, les 26 avril et 19 octobre, le nombre en fut doublé en 1601 par Henri IV qui accorda deux nouvelles foires devant se tenir le 7 janvier, lendemain de la fête des rois , et le 22 juillet, lendemain de la fête de Sainte Madeleine, à condition que ces dits jours, il n’y ait aucune autre foire quatre lieues à la ronde. Mais par la suite, Mâcon et Chalon ayant augmenté le nombre de leurs foires, la ville de Tournus prétendit aussi voir s’accroître le nombre des siennes et obtint le 27 mai 1763 l’établissement de huit nouvelles foires qui s’y tiendront dorénavant le dix-huitième jour de chaque mois de février, mars, mai, juin, août, septembre, novembre et décembre.

Une ordonnance royale de Louis-Philippe en date du 22 février 1848 en fixa finalement la tenue au premier samedi de chaque mois.

LES MARCHES

Les marchés hebdomadaires d’approvisionnement sont connus dès le haut Moyen-Age. Vers l’an 970, on voit des gens de villages voisins (Ozenay, Plottes) venir passer des actes à Tournus, toujours un samedi.

L’emplacement, assigné pour chaque catégorie de marchandises a peu varié depuis l’origine de nos marchés. Les denrées de consommation courante, viande, beurre, œufs, fromages, se vendaient sur la place de l’Hôtel de Ville (alors place du marché). Les marchands de la ville et les forains exposaient leurs marchandises le long de la grande rue Saint André (rue de la République) et sous les halles de cette rue, comparables à celles de Louhans et Lons le Saunier, qui ont fini par disparaître vers 1859. Les grosses marchandises, paille, foin, bois à brûler, cercles de fûtaille, bennes, chanvre, etc…se plaçaient sur les quais. Les marchands de poteries de terre et de grès s’installaient dans la petite rue des tuppiniers (cette rue, qui allait de la rue du Centre au quai du Centre, au niveau du n° 43, a maintenant disparu. Les tuppiniers étaient les marchands de pots de terre).

Le marché aux vins se tenait sur la place de la Pêcherie (aujourd’hui place de la Cité). Enfin, avant l’organisation d’un champ de foire dans la première moitié du XIX ème siècle, le marché du bétail se tenait sur le quai.

Les foires au bétail ont aujourd’hui disparu, mais les marchés du samedi continuent à se tenir au même endroit, rue du Docteur Privey, rue de la République et rue Désiré Mathivet.

 

 

 

marché aux fleurs 1992

 

marché aux fleurs 1990

 

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