la Charité : de la maison des pauvres à l’hôtel de luxe

l’hospice de la Charité a été créé par le Cardinal de Fleury au XVIII ème siècle

un peu d’histoire

En 1675, Mgr de Maupeou, évêque de Chalon-sur-Saône, établit à Tournus une « maison de Charité » « pour servir à domicile les malades indigents, leur procurer des aliments et des médicaments, et leur donner les consolations de la religion ». Cet établissement administré par un conseil religieux et civil a pour mission d’assister les malades à domicile en les ravitaillant et en leur prodiguant divers secours. Plusieurs dames pieuses et charitables préparent chez elles et à leurs frais de quoi nourrir les patients, dont des soupes, et distribuent secours et aumônes pour venir en aide aux plus pauvres. Plusieurs « dames officières » contrôlent la Charité : une supérieure, une trésorière et une garde-meubles. La fonction de cette première Charité, installée en ville dans une maison curiale, est d’aider les pauvres, qui ne peuvent pas rentrer à l’hôpital – donc à l’hôtel-Dieu – en raison des risques de contagion, ou parce qu’il leur est impossible de quitter leur domicile du fait de leur état.

L’établissement ne prend de l’ampleur qu’à partir de la fondation d’une nouvelle Charité, en 1716, par l’abbé de Fleury. En accord avec les ecclésiastiques et les Tournusiens, il édicte à cette date un règlement de dix-huit articles afin d’établir un conseil pour gérer les biens de la Charité et confirmer l’association de dames pour servir les pauvres. Il intervient auprès du roi, dont il est le précepteur, et obtient au mois de septembre 1719 l’octroi par lettres patentes d’une rente annuelle de 300 livres prélevée sur les aumônes de Sa Majesté ; le document comprend alors un règlement de vingt articles. Le 2 avril 1724, après avoir fait l’acquisition de terrains hors les murs, près des fossés, l’abbé finance de nouveaux bâtiments sur ses deniers. La construction ne sera achevée qu’en 1733 Fleury crée à l’intérieur de cette Charité une filature et une manufacture de textiles afin de faire travailler les indigents valides et les orphelins. L’école, dirigée par des laïques, reçoit également, moyennant rémunération, d’autres enfants de la ville.

En 1764, la congrégation des sœurs de Saint-Vincent de-Paul remplace l’association des Dames de charité. L’article six du règlement parle de la préparation et de l’administration de médicaments ; l’article dix-huit prévoit le regroupement potentiel des sœurs grises à l’hôpital de Tournus et la possibilité de les équiper chacune « d’un étuy garni de six lancettes, un autre étuy garni des instruments de chirurgie, les livres à leur usage et pour la pharmacie. »

Sous la Révolution, avant l’expulsion des religieuses, un état des comptes de l’établissement est dressé ; il énumère les bénéfices et produits de l’apothicairerie. La Charité est gérée en 1798 par un « bureau » dit « des hospices », tandis que 1805 voit le retour des religieuses.

En 1824 un autre règlement organise un service de santé : « Les médecins et chirurgiens attachés au service de l’hôpital sont tenus de visiter les malades de l’hospice de Charité ou autres. Les médicaments nécessaires sont fournis par la pharmacie de l’hôpital, d’après les prescriptions signées des médecins et chirurgiens, et que les sœurs sont tenues de produire ».

En 1853, un nouveau règlement, en 15 articles, reprend dans les grandes lignes le texte précédent. Une période de difficultés financières commence ; les bâtiments sont en mauvais état, d’après un rapport architectural du 24 septembre 1875. Grâce à de généreux donateurs, des travaux de consolidation et la construction d’une nouvelle chapelle de style néo-gothique sont entrepris en 1879. En 1886, l’état de vétusté des locaux est à nouveau constaté. En 1901 un dédommagement versé par la compagnie de chemin de fer gérant la ligne qui traverse la propriété permet de financer des agrandissements de bâtiments. La Charité devient un asile de vieillards, hospice dépendant de l’hôpital de Tournus, c’est-à-dire de l’hôtel-Dieu. Jusqu’en 2010, ces locaux accueillent la maison de retraite des 7-Fontaines, établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).

plan napoléonien 1833

là où paissent les vaches seront construits, bien plus tard, les HLM des Sept Fontaines

la chapelle a été construite au XIX ème siècle

délibération du 21 janvier 1879

délibération du 26 juillet 1878

la ligne du train est établie au milieu du XIX ème siècle

années 1970

 

Jusqu’en 2010, ces locaux accueillent la maison de retraite des 7-Fontaines, établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).

A cette date, le conseil d’administration de l’hôpital de Belnay décide la vente des bâtiments, qui sont achetés par un investisseur privé.

Voir photos dans le chapitre « constructions en 2018 »

 

une évolution remarquable

2007

 

2019

2019

 

la chapelle en 2010

2019

2019

 

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